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 Samadhi Bouddha Statue - Anuradhapura - Sri Lanka  IV-Ve Siècle

 Articles

 

#1 - La dette du monde au Bouddha

 

 

 

La fraternité humaine

 

Ceci forme l’enseignement fondamental du Bouddha ; l’amour universel et la sympathie envers tout le genre humain et tout le monde animal. Chacun est encouragé à aimer tous les êtres vivants telle une mère qui aime son enfant unique et prend soin de lui, au risque même de sa propre vie. La réalisation de l’idée de la fraternité est obtenue quand le premier degré de sainteté est réalisé ; l’idée de séparation est détruite et l’unité de toutes vies est réalisée. Il n’y a pas de pessimisme dans l’enseignement du Bouddha, car il impose strictement à ses saints disciples de ne même pas suggérer aux autres que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue. Au contraire, l’utilité de la vie est mise en lumière aux fins de faire du bien à soi-même et à l’humanité.

 

Une religion caractéristique de l’humanité

 

Du sauvage le plus ancien qui rend un culte jusqu’à la forme la plus élaborée d’humanité, l’homme aspire naturellement à quelque chose de supérieur, et c’est pour cette raison que le Bouddha inculqua la nécessité de la confiance en soi et d’une pensée indépendante. Pour guider l’humanité vers un sentier correct un Tathagata apparait de temps à autre.

 

Le théisme du Bouddhisme

 

Au sujet d’une déité dans le sens de Créateur Suprême, Bouddha dit qu’il n’existe point un tel être. Acceptant la doctrine de l’évolution comme la seule véridique, avec son corollaire, la loi des causes et des effets, il condamne l’idée d’un créateur et interdit strictement toute investigation à son sujet comme étant inutile. Mais le dieu suprême des Brahmanes et des divinités mineures sont acceptés ; toutefois ils sont sujets à la loi des causes et des effets.

 

L’évolution telle qu’elle a été enseignée par Bouddha

 

Les enseignements du Bouddha sur ce grand sujet sont clairs et vastes. Il nous est demandé de contempler le cosmos « comme un processus continuel se déroulant dans un ordre régulier en obéissant à des lois naturelles. Nous voyons dans sa totalité, non un chaos faisant la guerre restreint par l’interférence constante de l’extérieur par un pouvoir externe bénéfique et sage, mais un vaste agrégat d’éléments originels, perpétuellement mettant au point leur propre redistribution nouvelle en conformité avec leurs propres énergies inhérentes. Il considère le cosmos comme quasiment un rassemblement fini d’atomes matériels animés par une infime somme totale d’énergie. » qui est appelé Akasa. Nous ne postulons pas que l’évolution de l’homme commença par le stade protoplasmique ; mais il nous est demandé de ne point spéculer sur l’origine de la vie, sur l’origine de la loi des causes et des effets, etc. Autant que cette grande loi soit concernée, nous voyons qu’elle contrôle les phénomènes de la vie humaine ainsi que ceux de la nature extérieure. Tout l’univers connaissable forme une totalité indivisible, un « monon » (référez-vous à Haeckel : « Evolution of Men, Vol II, page 455).

 

 

L’importance d’une étude sérieuse de tous les systèmes religieux

 

Bouddha promulgua son système de philosophie après avoir étudié toutes les religions ; et dans le Brahmajala Sutta soixante-deux crédos sont discutés. Dans le Kalama Sutta, le Bouddha dit : « Ne croyez pas dans les traditions, parce qu’elles ont été transmises pendant de nombreuses générations; ne croyez pas en quelque chose parce qu’elle fait l’objet de rumeurs et que beaucoup de personnes en parlent ; ne croyez pas simplement parce que les déclarations écrites de quelques vieux sages sont révélées ; ne croyez pas dans des hypothèses; ne croyez pas en une chose comme étant vraie parce que vous vous y êtes attaché par habitude : ne croyez pas en quelque chose simplement en vous basant sur l’autorité de vos maîtres ou aînés ; après observation et analyse, quand c’est en accord avec la raison et que cela conduit au bien-être et au bénéfice d’un et de tous, alors acceptez-la et conformez-y vos actes. » (Anguttara-Nikaya).

 

 

Enseignements moraux du Bouddha

 

Pour le maître de maison ordinaire dont le bonheur ultime consiste à être prospère ici et aller au ciel dans l’au-delà, le Bouddha a inculqué un simple code de moralité. L’étudiant de la religion du Bouddha s’abstient d’ôter la vie, il met de côté le bâton et les armes, il est modeste et rempli de miséricorde, il est compatissant et tendre envers toutes les créatures douées de vie. Il s’abstient de vol et il passe sa vie dans l’honnêteté et la pureté du cœur. Il mène une vie de chasteté et de pureté. Il s’abstient de fausseté et ne blesse point ses semblables par de la duperie. Mettant de côté les mauvaises paroles, il s’abstient de calomnie. Il est faiseur de paix, il prononce des paroles qui sèment la paix. Quelque mot que ce soit, qui est humain, plaisant pour les oreilles, charmant, touchant les cœurs tels sont les mots qu’il prononce. Il s’abstient de langage rude. Il s’abstient de paroles stupides. Il s’abstient d’intoxicants et de stupéfiants.

 

 

La moralité supérieure

 

L’étudiant avancé de la religion du Bouddha, quand il a confiance en lui, pense : « Pleine d’entraves est la vie de maître de maison, un sentier souillé par la passion : libre comme l’air est la vie de celui qui a renoncé à toutes les choses mondaines. Que c’est difficile pour l’homme qui vit au foyer de vivre la vie supérieure dans toute sa plénitude, dans toute sa pureté, dans toute sa perfection ! Que je coupe mes cheveux et ma barbe, que je m’habille de robes de couleur orange, et que je quitte la vie de maître de maison pour devenir sans domicile.

« Puis, en peu de temps, abandonnant sa portion de richesse, abandonnant son cercle familial, il coupe ses cheveux et sa barbe, il se revêt de robes de couleur orange et il adopte l’état de sans foyer. Puis il passe une vie de restrictions d’après les règles de l’ordre du Bienheureux ; la droiture est son ravissement, il voit un danger dans la moindre des actions à éviter, il se remplit de sainteté en paroles et en actes, il soutient son existence avec des moyens qui sont tout à fait purs : bonne est sa conduite, gardée la porte de ses sens, attentif en pleine conscience et en pleine possession de ses moyens, il est toujours heureux. »

 

 

Les arts de bas niveaux et mensongers

 

L’étudiant de la religion pure s’abstient de gagner sa vie en pratiquant les arts de bas niveaux et mensongers, toutes les divinations, l’interprétation des rêves, la chiromancie, l’astrologie, la pratique de la boule de cristal, les prophéties, les charmes de toutes sortes.

 

 

La pitié universelle

 

Le Bouddha dit : « De la même manière qu’un trompettiste puissant se fait entendre dans toutes les quatre directions sans difficulté ; ainsi pour toutes les choses qui sont douées de vie, il n’en existe aucune dont l’étudiant passe devant et met de côté (par négligence), mais il les considère toutes avec un esprit libre, et un sentiment de pitié profondément ressenti, de la sympathie et un esprit d’équanimité. Il laisse son esprit pénétrer l’univers entier avec des pensées d’amour.

 

La réalisation de l’invisible

 

Réaliser l’invisible est le but de tout étudiant des enseignements du Bouddha, et un tel étudiant doit mener une vie absolument pure. Le Bouddha dit : « Puisse-t-il accomplir toute droiture, puisse-t-il se dévouer à cette quiétude du cœur qui est cultivée à l’intérieur, puisse-t-il ne point contrarier l’extase de la contemplation, puisse-t-il contempler les choses, puisse-t-il être très souvent seul, accomplir toute droiture pour le bien des vivants et pour le bien des êtres chers qui sont morts et qui ont trépassé.

 

 

Les expériences psychiques

 

Les transmissions de pensées, la lecture des pensées d’autrui, la clairvoyance, la projection du soi subconscient, et toutes les branches supérieures de la science psychique qui font appel à toute l’attention consciencieuse propre aux recherches dans le domaine de la psyché, sont accessibles à celui ou celle qui accomplit toute forme de droiture, qui est dévoué(e) à la solitude et à la contemplation.

 

 

L’apanage commun de tous les hommes bons

 

La charité, l’observance des règles morales, la purification de l’esprit, faire que les autres participent aux bonnes œuvres que nous accomplissons, coopérer avec autrui en faisant le bien, soigner les malades, accorder des dons à ceux qui le méritent, entendre tout ce qui est bon et beau, faire en sorte que les autres apprennent les règles de moralité, accepter la loi de causalité (des causes et des effets).

 

 

Les professions interdites

 

La traite des esclaves, la vente d’armes de guerre, la vente de poisons, la vente d’intoxicants, la vente de chair d’êtres vivants ce sont les plus viles de toutes les viles professions.

 

 

Les cinq sortes de richesse

 

La foi, une vie pure, la réceptivité de l’esprit par rapport à tout ce qui est beau et bien, la libéralité, la sagesse ceux qui sont possédèrent ces cinq sortes de richesse dans leurs incarnations passées sont influencés par l’enseignement du Bouddha.

 

 

L’universalité des enseignements du Bouddha

 

Le Bouddha dit : « Celui qui est confiant et vit la vie d’un maître de maison et qui possède les quatre vertus (Dhamma) suivantes : véracité, justice, fermeté et libéralité un tel être n’est pas chagriné au moment du trépas, vous êtes priés de demander aux autres professeurs et philosophes dans toutes les parties du monde s’il existe quelque chose de plus grand que la vérité, le contrôle de soi-même, la libéralité et la tolérance.

 

 

L’Élève et le Maître

 

L’élève devrait se référer à son maître. Il devrait se lever en sa présence, l’attendre, écouter tout ce qu’il dit avec une attention respectueuse, accomplir les tâches nécessaires pour son confort personnel, et écouter prudemment ses instructions.

Le maître devrait montrer de l’affection à son élève, il le forme aux vertus et aux bonnes manières, il l’instruit avec prudence, il lui transmet la connaissance de la science et de la sagesse des anciens, il dit du bien de lui à ses amis et à ses relations diverses et il le protège du danger.

 

 

L’homme honorable

 

L’homme honorable traite avec ses amis et les membres de sa famille en offrant des cadeaux, avec un langage courtois, en leur accordant un rang d’égalité avec lui et en partageant avec eux sa prospérité. Ils devraient prendre soin de lui quand il a pris des risques par négligence et protéger sa propriété quand il est imprudent, l’assister dans la difficulté, le soutenir et l’aider à pourvoir aux besoins de sa famille.

 

 

Le Maître et le Serviteur

 

Le maître devrait pourvoir aux besoins de ses serviteurs et ceux qui dépendent de lui. Il leur assigne des travaux convenant à leur force de travail, leur procure un soutien confortable ; il les assiste en cas de maladie, il les fait participer à tout mets délicat et extraordinaire qu’il peut obtenir et il leur fait des cadeaux à titre occasionnel. Et les serviteurs devraient manifester leur attachement à leur maître. Ils se lèvent avant lui le matin et se couche plus tard que lui le soir, ils ne dérobent rien dans sa propriété ; ils accomplissent leur travail dans la joie et avec ardeur, et ils lui montrent un comportement respectueux.

 

 

Les maîtres religieux et les laïcs

 

Les maîtres religieux devraient montrer leurs sentiments affectueux envers eux ; ils devraient les dissuader d’avoir des comportements vicieux, les inciter à commettre des actes vertueux ; étant désireux de promouvoir le bien-être de tous, ils devraient les instruire dans les choses qu’ils n’ont pas obtenues précédemment ; leur confirmer les vérités qu’ils avaient reçues et leur montrer le chemin vers le ciel.

Les hommes laïques devraient se tourner vers les maîtres grâce à une attention respectueuse à l’égard de leurs paroles, actions et pensées ; et en pourvoyant à leurs besoins temporels et se rendant constamment accessibles auprès d’eux.

« Dans ce monde, la générosité, les paroles douces, le civisme et un comportement courtois sont dignes de respect en toutes circonstances et ils auront de la valeur en tous lieux. »

Si ces choses ne sont pas possédées, la mère ne recevra ni honneur ni soutien de la part de son fils, et le père ne recevra ni respect ni honneur non plus.

 

 

La mission du Bouddha

 

Le Bouddha dit : « Sachez que de temps à autre un Tathagata nait dans le monde, pleinement éveillé, bienheureux et digne, rempli de sagesse et de bonté, heureux dans sa connaissance du monde, inégalé en tant que guide des mortels errants, un maître des Dieux et des hommes, un Bouddha Bienheureux. Par lui-même il comprend et contemple de façon complète, comme s’il les voyait face à face, cet univers, le monde inférieur avec tous ses esprits, et le monde supérieur avec toutes ses créatures, tous les maîtres religieux, dieux et hommes, et ensuite il rend sa connaissance connue par autrui, la Vérité il la proclame à la fois dans l’esprit et dans la lettre, radieuse dans son origine, radieuse dans son progrès, radieuse dans sa consommation ; il proclame l’existence supérieure, dans toute sa pureté et dans toute sa perfection. »

 

 

Les attributs du Bouddha

 

        1 - Il est absolument libre de toutes les passions, il ne commet jamais rien de mal, même en secret, et il est la manifestation même de la perfection ; il est au-delà du fait de commettre la moindre mauvaise action.

 

        2 - Sans instructeur pour la pratique de l’introspection intuitive, il a réalisé l’état de l’Éveil complet.

 

        3 - Grâce à son œil divin, il contemple le passé le plus reculé et le futur, il connait les voies de l’émancipation, il est accompli dans les trois grands domaines de la connaissance divine et il a obtenu la sagesse parfaite. Il est en possession de tous les pouvoirs psychiques, il est toujours désireux d’écouter autrui, plein d’énergie, de sagesse et de dhyâna (méditation).

        4 - Il a réalisé la paix éternelle du Nirvana et il marche sur le sentier parfait de la vertu.

        5 - Il connait les trois états de l’existence.

        6 -Il est incomparable en termes de pureté et de sainteté.

        7 - Il est l’instructeur des dieux et des hommes.

        8 - Il exhorte les dieux et les hommes au moment approprié en fonction de leurs tempéraments individuels.

        9 - Il est le maître suprêmement éveillé et la manifestation parfaite de toutes les vertus qu’il prêche.

Les deux caractéristiques du Bouddha sont la sagesse et la compassion.

 

 

Les disciples du Bouddha

 

Le Bouddha dit : « Celui qui n’est pas généreux, qui adore la sensualité, qui a un cœur en détresse, dont l’esprit n’est point équanime, qui n’est pas réfléchi, dont l’esprit n’est pas calme, dont le cœur est insatisfait, qui n’exerce point de contrôle sur ses sens-un tel disciple est éloigné de moi bien qu’il puisse être proche de moi physiquement.

 


L’esprit compatissant démontré par les exposants bouddhistes

 

Habités par un esprit compatissant, les disciples du Bouddha ont été toujours été au premier plan d’une propagande d’exposants du Dhamma. Toute l’Asie fut pénétrée par l’influence de la loi de Bouddha. L’enseignement ne fut jamais imposé par la force, et aucune goutte de sang n’a jamais été versée au nom du Bouddha. Les sanctuaires de Sakyamuni sont non-souillés. L’histoire suivante est intéressante, car elle exprime la nature des exposants du Bouddhisme. Punna, le Bhikkhu, avant qu’il fût envoyé en mission pour exposer le Dhamma au peuple de Sunaparanta, fut mis en garde par le Bouddha de la manière suivante :-

« Le peuple de Sunaparanta est extrêmement violent. S’ils vous insultent, qu’allez-vous faire ? »

« Je ne répondrai rien. »

« Et s’ils vous frappent ? »

« Je ne les frapperai point en retour. »

« Et s’ils essayent de vous tuer ? »

« La mort n’est pas un mal en soi, nombreux sont ceux mêmes qui la désirent, pour échapper aux vanités de la vie ; mais je n’entreprendrai rien que ce soit pour précipiter ou bien pour retarder l’heure de mon départ. »

 

 

Le but ultime de l’homme

 

Le but ultime de l’homme parfait est la paix éternelle. Afin de montrer à l’humanité le sentier sur lequel réaliser cet état de paix éternelle, Bouddha promulgua le Noble Sentier Octuple. Le Nirvana du Bouddha est au-delà des conceptions d’un esprit ordinaire. Seul un homme parfait peut le réaliser. Il transcende toutes les pensées humaines. Plongé dans le tourbillon de l’évolution l’homme subit des changements et il est constamment assujetti à la naissance et à la mort. Le bonheur dans le monde céleste le plus élevé aussi se termine un jour. Ce changement, Bouddha déclara qu’il est plein de souffrances. Et jusqu’à ce que vous réalisiez le Nirvana vous êtes sujet à la naissance et à la mort. Une éternité apparente dans le changement devient un repos éternel. L’énergie constamment dissipée se concentre dans l’existence « nirvanique ». Il n’y a plus de naissance ultérieure, ni de mort non plus. C’est la paix éternelle. Sur terre l’homme purifié et devenu parfait se délecte du Nirvana et après la dissolution du corps physique il n’y a plus de naissance dans quelque monde objectif que ce soit. Les dieux ne le voient plus, ni les hommes d’ailleurs.

 

 

La réalisation de la délivrance

 

C’est par la perfection de soi par la charité, la pureté, le sacrifice, la connaissance de soi-même, une énergie intrépide, la patience, la véracité, la résolution, l’amour et l’équanimité, que le but est réalisé. La consommation finale est le Nirvana.

La liberté glorieuse de soi-même-les dernières paroles du Bouddha-Soyez une lampe pour vous-mêmes. Ne vous tournez vers aucun refuge extérieur. Tournez-vous vers la vérité comme vers une lampe. Tournez-vous vers la vérité comme vers un refuge. Ne cherchez point  d’autre refuge hormis en vous-mêmes. Apprenez ainsi, ô Bhikkhu, cette connaissance que j’ai atteinte et que je vous ai déclarée, et marchez sur son sentier, pratiquez-la et faites-la grandir, de sorte que ce sentier de sainteté puisse durer très longtemps, pour la bénédiction de nombreuses personnes, pour le soulagement du monde, pour le bien-être, la bénédiction, la joie des dieux et des hommes. Ô Bhikkhu, toute chose qui vient à l’existence est assujettie au changement. Efforcez-vous sans relâche pour la consommation de l’idéal ultime. »

 

 

 

 

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