Samadhi Bouddha Statue - Anuradhapura - Sri Lanka IV-Ve Siècle
LIVRES & ARTICLES
Un bref résumé des Enseignements du Bouddha
LES QUATRE NOBLES VÉRITÉS
Article préparé par le Centre Bouddhique du Bourget
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Le Bouddhisme pour l'homme au sein de la société
Cette religion peut être pratiquée dans la société ou dans l’isolement.
Certains croient que le Bouddhisme est un système si élevé et si sublime qu’il ne peut pas être pratiqué par des hommes et des femmes ordinaires dans la vie laïque de tous les jours. Ces mêmes personnes pensent que l’on doit se retirer dans un monastère ou dans un endroit tranquille si l’on veut être un vrai bouddhiste.
Il s’agit d’une regrettable idée fausse qui découle d’un manque de compréhension de l’enseignement du Bouddha. Les gens tirent de telles conclusions après avoir lu ou entendu quelque chose au sujet du Bouddhisme. Certaines personnes forgent leur impression du Bouddhisme après avoir lu des articles ou des livres qui donnent seulement une vue partielle ou défigurée du Bouddhisme. Les auteurs de tels articles et livres n’ont qu’une compréhension limitée de l’enseignement du Bouddha. Son enseignement n’est pas seulement destiné aux moines dans les monastères. L’enseignement est également destiné aux hommes et aux femmes ordinaires vivant à la maison avec leur famille. Le Noble Sentier Octuple est le mode de vie bouddhiste destiné à tous. Ce mode de vie est offert à toute l’humanité sans aucune distinction.
La grande majorité des gens dans le monde ne peuvent pas devenir des moines ou se retirer dans des grottes ou des forêts. Aussi noble et pur soit le Bouddhisme, il serait inutile aux masses de ne pas le suivre dans leur vie quotidienne dans le monde moderne. Mais si vous comprenez correctement l’esprit du Bouddhisme, vous pouvez sûrement le suivre et le pratiquer tout en vivant la vie d’un homme ordinaire.
Il y en a peut-être qui trouvent plus facile et plus commode d’accepter le Bouddhisme en vivant dans un endroit éloigné, c’est-à-dire en se coupant de la société et des autres. Pourtant, d’autres personnes peuvent trouver que ce genre de retrait ternit et déprime tout leur être à la fois physiquement et mentalement, et qu’il peut donc ne pas être propice au développement de leur vie spirituelle et intellectuelle.
Le vrai renoncement ne signifie pas fuir physiquement le monde. Sariputta, le disciple en chef du Bouddha, dit qu’un homme pourrait vivre dans une forêt se consacrant à des pratiques ascétiques, mais pourrait être plein de pensées impures et de 'souillures'. Un autre pourrait vivre dans un village ou une ville, ne pratiquant aucune discipline ascétique, mais son esprit pourrait être pur, et libre de 'souillures'. « De ces deux hommes, dit Sariputta, celui qui vit une vie pure dans le village ou la ville est certainement bien supérieur à celui qui vit dans la forêt. ' (Majjhima Nikaya)
La croyance commune que pour suivre l’enseignement du Bouddha on doit se retirer d’une vie familiale normale est une idée fausse. C’est vraiment une défense inconsciente contre la pratique. Il y a de nombreuses références dans la littérature bouddhique aux hommes et aux femmes qui vivent une vie familiale ordinaire et normale et qui ont pratiqué avec succès ce que le Bouddha a enseigné et qui ont réalisé Nibbana. Vacchagotta le vagabond, demanda une fois au Bouddha directement s’il y avait des laïcs et des femmes menant la vie de famille qui ont suivi avec succès Son enseignement et atteint les états spirituels élevés. Le Bouddha déclara catégoriquement qu’il y avait beaucoup de laïcs et de femmes menant la vie de famille qui avaient suivi avec succès Son enseignement et atteint les états spirituels élevés.
Il peut être agréable pour certaines personnes de vivre une vie en retrait dans un endroit calme, loin du bruit et des perturbations. Mais il est certainement plus louable et plus courageux de pratiquer le Bouddhisme en vivant parmi ses semblables, en les aidant et en leur offrant un service. Il peut, peut-être, être utile dans certains cas pour un homme de vivre en retrait pendant un certain temps afin d’améliorer son esprit et son caractère, comme préalable à la formation morale, spirituelle et intellectuelle, d’être assez fort pour sortir plus tard et aider les autres. Mais si un homme vit toute sa vie dans la solitude, ne pensant qu’à son bonheur et à son salut, sans prendre soin de ses semblables, cela n’est certainement pas conforme à l’enseignement du Bouddha qui est basé sur la compassion, l’amour et le service aux autres.
On pourrait se poser la question suivante : 'Si un homme peut suivre le Bouddhisme tout en vivant la vie d’un homme ordinaire, pourquoi le Sangha, l’Ordre des Moines, a-t-il été établi par le Bouddha ?' L’Ordre offre la possibilité à ceux qui sont prêts à consacrer leur vie, non seulement à leur propre développement spirituel et intellectuel, mais aussi au service des autres. Un laïc ordinaire avec une famille ne peut pas être appelé à consacrer toute sa vie au service des autres, tandis qu’un moine, qui n’a pas de responsabilités familiales ou d’autres liens mondains, est en mesure de consacrer sa vie 'pour le bien de la multitude'. (Dr. Walpola Rahula)
Et quel est ce 'bien' dont beaucoup peuvent bénéficier ? Le moine ne peut pas donner de réconfort matériel à un laïc, mais il peut prodiguer des conseils spirituels à ceux qui sont troublés par des problèmes émotionnels mondains, familiaux etc... Le moine consacre sa vie à la poursuite de la connaissance du Dhamma tel qu'il fut enseigné par le Bouddha. Il explique l’Enseignement sous une forme simplifiée au laïc inexpérimenté. Et si le laïc est bien instruit, il est là pour discuter des aspects plus profonds de l’enseignement afin que les deux puissent tirer profit intellectuellement de la discussion.
Dans les pays bouddhistes, les moines sont largement responsables de l’éducation des jeunes. Grâce à leur contribution, les pays bouddhistes ont des populations alphabétisées et bien au fait des valeurs spirituelles. Les moines réconfortent également ceux qui sont endeuillés et bouleversés émotionnellement, en expliquant comment toute l’humanité est sujette à des perturbations similaires.
À son tour, le laïc doit veiller au bien-être matériel du moine qui ne gagne pas de revenus pour se nourrir, se loger, se soigner et se vêtir. Dans la pratique bouddhique commune, il est considéré comme méritoire pour un laïc de contribuer à la santé d’un moine, parce qu’en le faisant il permet au moine de continuer à pourvoir aux besoins spirituels du peuple et à cultiver sa pureté mentale.
Vénérable. Dr K Sri Dhammananada Thera
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