Centre Bouddhique International

le Bourget - France

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Revue 2020

#18 - La Theri Sanghamitta qui a rendu un grand service au Sri Lanka

 

 

 

     La femme est un être qui a traversé des souffrances et des difficultés variées depuis l’aube de la civilisation humaine. La chose la plus importante qui arrive dans la vie d’une femme consiste en le fait de donner naissance à des êtres humains. A travers l’histoire de l’humanité elle a assumé ses responsabilités en tant que femme, en tant que fille ou encore épouse et être social. Mais malheureusement la société n’essaye pas toujours de la considérer avec une opinion juste.
 
    Non seulement la société mais aussi même les femmes n’essayent point de poser un regard clément sur elle. Bien que le monde d’aujourd’hui ait atteint le sommet du développement industriel et technologique, certains considèrent la femme comme une machine qui produit des enfants ou simplement comme une machine vouée à leur propre satisfaction.

 

     Ce type de caractéristiques ont été promu par le passé, sont promues dans le présent également et elles  le seront dans le futur aussi. Par le passé, quelques figures féminines publiques ont essayé de modifier l’orientation de la société à cet égard. Il en résulte qu’aujourd’hui les femmes ont franchi une étape décisive pour obtenir leurs droits et dans certains pays du monde elles ont accédé au pouvoir également. En tant que figure humanitaire, le Bouddha a joué un rôle extraordinaire dans le domaine des droits des femmes.

 

     A l’époque où le Bouddha naquit, la situation des femmes en Inde n’était pas saine. Elles étaient prisonnières au sein de la maison et les Brahmanes qui gouvernaient la société avaient totalement supprimé les droits des femmes.

 

     Pitâ rakshathi kaumâre- Bharthâ rakshathi yauwanê, Putrâh sthawira bhâwe-na bhajêthi stri swanthantrathâth » (une stance brahmanique)

 

     Signification :
« Quand elle est une fille, elle doit être assujettie au père.
Quand elle est jeune, elle doit être assujettie aux frères.
Quand elle est vieille, elle doit être assujettie aux fils.
Une femme ne peut jamais se comporter selon son souhait »  
En d’autres termes, elle devait être la servante des familles de hautes castes.

 

     Le Bouddha a protesté de façon véhémente contre ce système et il essaya d’établir les valeurs de la femme dans la société indienne. Une fois, quand la reine du Roi Kosala donna naissance à une petite fille, le roi était très mécontent d’apprendre que le nouveau né était une fille et il porta avec repentance la chose à la connaissance du Bouddha. Alors le Bouddha l’admonesta en lui révélant les valeurs de la féminité. « Si une femme, qui est entourée de parents, frères et autres relations  vertueux, donne naissance à un enfant, cet enfant est très éligible pour conseiller même un roi. »

 

     L’enseignement principal qui prévalait dans l’Inde ancienne était que le monde est une création de Mahâbrahma. Alors le Bouddha dit que les parents créent le monde et qu’ils devraient être connus sous le nom de Mahâbrahma et il propagea le concept « Brahmâti mâtâ pitaro ». Dans le Sigalovada Sutta le Bouddha a exposé les devoirs et responsabilités d’une femme. Plus tard il instaura la communauté des nonnes (Bhikkhuni Sâsana) afin d’offrir aux femmes l’opportunité de devenir des moniales.
 
     En tant qu’épouse ou mère elle devient un caractère noble seulement au sein de la famille. Mais en tant que nonne elle devient une figure sacrée dans le monde entier. La première nonne du Buddha Sâsana fut Mahâ Prajâpati Gôtami, qui était la belle-mère du Bouddha, et plus tard de nombreuses femmes intégrèrent la communauté des nonnes et obtinrent des statuts honorables en lien avec leurs qualifications.
 
     Lors des funérailles de Mahâ Prajâpathi Gôtami, le Bouddha marcha aux côtés de son corps défunt en tant que symbole de gratitude. Il se voua grandement à la libération des femmes, en instituant la communauté des nonnes, et il prouva aussi que les femmes ont la force d’accepter n’importe quel poste. L’arrivée de l’arbre sacré Bodhi et les reliques sacrées de dents se produisit sous le patronage de deux femmes. L’une d’entre elles fut la princesse Hemamâlâ et l’autre fut la nomme Sanghamittâ.

 

     Trois facteurs peuvent être soulignés au sujet de l’arrivée de la nonne Sanghamittâ.

 

     1. L’arrivée de l’arbre sacré Bodhi.
     2. L’institution de l’art et de l’architecture.
     3. L’établissement de la communauté des nonnes.
     D’après les textes se référant à l’histoire, la branche de l’arbre sacré Bodhi qui existait en Inde et venait du Sud fut transportée au Sri Lanka via le port de Dambakola Patuna à l’époque du règne du roi Devânampiyathissa. Il reçut alors la plante Bodhi en marchant dans la mer.

 

     Les premières pousses qui poussèrent à partir de plantes Bodhi furent plantées en divers endroits au Sri Lanka. Ashtapala Bodhi et Dethispala Bodhi. Dambakolapatuna, Thiwanka Brahmin village, Katharagama, Sandungama, Thupârâmaya. Isurumunuya et Sigiriya sont des lieux qui méritent d’être cités.

 

     La plante principale fut plantée au parc Mahameuna à Anuradhapura. En 1907 et 1911 deux plantes tombèrent suite à un ouragan et une d’entre elles fut coupée en 1929. Non seulement des Bouddhistes mais aussi des non-Bouddhistes offrent leur hommage et lui font leurs offrandes depuis un passé lointain jusqu’à aujourd’hui. Les personnes ont pour habitude de dissoudre toutes leurs lamentations, tous leurs chagrins et troubles mentaux en présence de l’arbre sacré Bodhi.

 

     Plus tard apparut une littérature de valeur au sujet de l’arbre Bodhi.

 

     Bodhiwanshaya, Mahâwanshaya, sont quelques uns de ces textes.  
 
     Ces textes ont été l’occasion pour les écrivains de faire preuve d’habileté. La nuit des personnes avaient pour habitude de le surveiller et de le protéger des bêtes sauvages, et de telles nuits sont susceptibles d’avoir éveillé en eux des sentiments littéraires. Le rôle joué par l’empereur Ashoka eut une résonance profonde afin de promouvoir le Bouddhisme dans le monde jusqu’à aujourd’hui.
 
    Il envoya des messagers dans des pays divers, incluant le Sri Lanka, afin de propager le message du Bouddha. Mahâ Mahinda Thero, le fils du roi Ashoka, arriva aussi au Sri Lanka en raison des activités missionnaires du roi. Plus tard la Theri Sanghamittâ vint au Sri Lanka avec l’arbre sacré Bodhi et ce fut un symbole marquant afin d’indiquer la relation culturelle, sociale et politique bilatérale existant entre l’Inde et le Sri Lanka. 18 groupes d’artistes vinrent aussi au Sri Lanka en même temps que l’arrivée de la nonne Sanghamittâ. 

 

     Les équipes assurant la sécurité, les groupes d’activités rituelles pour l’arbre sacré Bodhi, l’équipe du drapeau, l’équipe pour effectuer les Puja avec encens, l’équipe pour repousser les bêtes sauvages, le groupe qui soulève les parasols durant les Puja, ceux qui procurent des fleurs, des herbes, les gardiens de la porte, ceux qui procurent des files et des vêtements, des bols, des couronnes de fleurs, de l’encens, du riz, l’équipe qui façonne des équipements en or et en argent, qui fabrique des grillages en or pour l’arbre sacré, des auvents en or, les percussionnistes et ceux qui procurent de l’eau sont certains d’entre eux.
 
     Ces groupes de l’époque étaient renommés concernant les activités rituelles en lien avec l’arbre sacré Bodhi. En même temps que l’arrivée de la nonne Sanghamittâ, la nonne Hemâ, la nonne Pasâdapâlâ et la nonne Aggimittâ se joignirent aussi à elle et elles furent les pionnières de l’établissement de la communauté des nonnes au Sri Lanka.
 
     Le texte historique Deepawanshaya déclare que la reine Anulâ et 1000 autres femmes acceptèrent d’intégrer l’ordre des nonnes. Bien que les femmes Sri Lankaises ne connurent point une période d’infortunes, ces événements marquèrent un tournant permettant de conférer un statut spécial aux femmes Sri Lankaises.
 
     Plus tard des milliers de femmes intégrèrent l’ordre des nonnes et quelques textes historiques déclarent que des millions de nonnes participèrent à des cérémonies religieuses à l’époque du roi Uththiya. Le Thera Maha Mahinda et sa sœur la nonne Sanghamittâ ont tous les deux trépassé pendant la même période du règne du roi Uththiya.
 
     La cérémonie funéraire fut effectuée à Chithrasâla près de Thupârâmaya et plus tard des stupas ont été bâties aux fins de consacrer les reliques de la nonne Sanghamittâ. Présentement, les Sri Lankais honorent la mémoire de la Theri Sanghamittâ avec grand respect et elle a été présentée comme une figure extraordinaire dans la culture bouddhique Sri Lankaise.
 
     En décembre de chaque année le peuple cinghalais a pour habitude de rendre hommage à la Theri Sanghamittâ par le biais de diverses formes de cultes.

 

 

 

Vénérable Parawahera Chandaratana.
Centre Bouddhique International. France.  

 

 

 

 

                                                                                                        ***

 Samadhi Bouddha Statue - Anuradhapura - Sri Lanka  IV-Ve Siècle