Samadhi Bouddha Statue - Anuradhapura - Sri Lanka IV-Ve Siècle
#19 - Assāda, Ādīnava, Nissarana – Introduction
1. Cette sous-section remplace la vieille sous-section,“Āsvāda (les plaisirs nés de l’esprit), Ādeenava (les mauvais fruits),Nissarana (abandon ).
En outre, cette sous-section fut consacrée au “Paticca Samuppāda“. Je l’ai orientée vers le “stade de Sōtapanna” auquel elle est plus appropriée.
Voici la prononciation des trois mots:
2. Il existe deux catégories principales de “plaisirs” que l’on expérimente: (i) Ceux qui surgissent en raison du kamma vipāka, et (ii) les “plaisirs”nés de l’esprit où nous continuons à générer plus de vacī sankhāra (pensant/parlant à nous-mêmes dans nos esprits) nous rappelant une telle expérience de la première sorte.
Par exemple, manger un morceau de gâteau qui fut donné par un ami génère une “bonne sensation” via le goût lui-même. Ceci appartient à la première catégorie. C’est un kamma vipāka et il n’y a pas de nouveau kamma généré.
Mais si nous nous “attachons à ce goût” et commençons à penser à quel point il est agréable et nous avons une envie de l’expérimenter à nouveau, alors nous générons des vacī sankhāra (pensant/parlant à nous-mêmes au sujet de l’agréable sensation qu’il procure), alors nous générons un “nouveau kamma“. Cette seconde catégorie est appelée assāda.
3. Par conséquent, les assāda sont essentiellement des “plaisirs nés de l’esprit”, i.e., seulement ceux appartenant à la seconde catégorie.
Ceux du premier type surgissent AUTOMATIQUEMENT en raison des entrées sensorielles. Ils surgissent en raison de notre kamma vipāka/gathi via les manō sankhāra. Les Manō sankhāra sont définis comme vēdanā, sanna qui apparaissent dans chaque citta.
Nous appuyant sur ces sensations initiales, nous sommes aussi susceptibles de commencer à générer des vacī sankhāra (nous parlant à nous-mêmes, ce qui est défini comme (vitakka/vicāra) et ensuite générer même des sankhāra (paroles et actions). Nous pouvons CONTRÔLER cette catégorie, et c’est la clé pour changer nos gathi souillés.
Il est important de réaliser que les vacī sankhāra ne sont pas liés à la parole.
4. Il n’y a rien que nous puissions faire pour arrêter la première catégorie. Par exemple, même un Arahant RESSENTIRA le goût “agréable” du sucre ou d’un repas savoureux (ou la salinité du sel ou encore le caractère déplaisant de certains médicaments/certaines nourritures, etc). Mais il/elle NE SERA pas attaché(e) à ce goût et ne le désirera pas à nouveau.
Ce sont cette envie impérieuse et les pensées conscientes (vacī sankhāra) subséquentes à son sujet qui sont appelées assāda, et c’est ce qui est mauvais parce que cela prolongera le voyage dans le samsāra rempli de souffrances dont nous discuterons dans le détail dans cette sous-section.
Donc, il est important de distinguer entre la génération AUTOMATIQUE de manō sankhāra(en raison de vipāka) et la génération CONSCIENTE de vacī et kāya sankhāra.
5. Ce sont ces générations CONSCIENTES de vacī et kāya sankhāra qui contribuent à la souffrance future (et qui conduit aussi à tāpa ou “la chaleur” dans l’esprit à effet immédiat).
Nous nous “accoutumons” à des choses telles que les drogues, l’alcool, et même en mangeant trop et en pensant constamment à eux. Nous avons tendance à nous rappeler les expériences passées et à créer dans nos esprits de telles expériences futures. Cela se résume à générer des vacī sankhāra (nous parlant à nous-mêmes). Si nous en prononçons les mots, c’est un kāya sankhāra parce que nous avons besoin de mouvoir des parties de notre corps comme la bouche et la langue.
C’est ainsi que nous renforçons des “vieilles mauvaises habitudes” et même développons de “nouvelles mauvaises habitudes” ou gathi. Ces habitudes ou gathi pourraient être des gathi samsāriques ou de nouvelles.
Ce concept important de gathi n’est pas discuté dans la littérature Theravada habituelle, mais il peut expliquer de nombreux autres concepts.
6. Plus nous nous délectons de tels “plaisirs nés de l’esprit” ou assāda, plus sont établis les gathi qui y sont associés. Par exemple, un consommateur de drogues/un alcoolique pense constamment que ce soit aux expériences passées ou encore aux nouvelles, et donc il “construit” ce gathi. Ensuite il deviendra de plus en plus difficile de se libérer de l’emprise des drogues/de l’alcool.
Il existe également une conséquence encore pire: ce gathi devient ce que l’on désire ardemment/ce à quoi l’on pense et il deviendra opérationnel dans paticca samuppāda via “upādāna paccayā bhava“. On peut initier une cycle de PS juste dans l’esprit en pensant à la possibilité d’être ivre en initiant des vacī sankhāra et en générant “bhava ou l’existence d’un ivrogne”. Puis bien sûr on y adhérera en buvant, ce qui est fait via des kāya sankhāra. Très bientôt on finira alcoolique.
Pa conséquent, ādīnava signifie “les mauvaises conséquences ou les dangers”. Dans ce cas, ce que nous percevons comme étant des “plaisirs mentaux” (assāda) AURA de mauvaises conséquences à la fois dans cette vie et dans les vies futures: Dans l’exemple cité ci-dessus, on est susceptible d’entrer en relation avec une “mère alcoolique” dans la prochaine naissance, et de naître en tant qu’alcoolique.
7. Il existe une autre façon d’exprimer la Première Noble Vérité. Ce qu’une personne normale pense être “sōmanassa” (“suva” + “manasa” o “bonnes sensations dans le mental”) PEUT en réalité être la cause de souffrances FUTURES, mais SEULEMENT SI on s’y attache, tel que cela a été discuté ci-dessus.
Notez la différence entre consommer de la nourriture savoureuse et s’y attacher; voir une belle photo et s’y attacher; écouter une belle musique et s’y attacher, etc.
Atteindre ce stade consistant à être capable d’expérimenter des “choses agréables” sans s’attacher à elles n’est pas facile; cela n’est pas réalisable à moins d’atteindre le stade d’Anāgāmi. Cela requiert plus de savoir et de contemplation (Satipatthāna bhāvanā).
Toutefois, pour réaliser le stade de Sōtapanna, on a besoin pour le moins de “voir avec sagesse” que les assāda conduisent aux ādīnava; quand cette compréhension fleurira, cela nous empêchera de commettre des apāyagāmi kamma, i.e., notre esprit se libérera du niveau grossier des assāda. Cette sous-section peut nous aider à obtenir cette “vision”.
8. Quand on comprend pleinement les mauvaises conséquences (ādīnava) de ces plaisirs nés de l’esprit (assāda), cela signifie qu’on a compris la Première Noble Vérité au même titre que ses causes, comment éliminer ces causes, et la voie qui y conduit, i.e., les Quatre Nobles Vérités.
Cela conduit à la cessation du voyage samsārique et cela s’appelle Nissarana (la fin de “carana” ou du voyage (“nis” + “charana”, qui rime avec “nissarana”).
Mais c’est un processus d’étape par étape qui commence avec le stade de Sōtapanna Anugāmi et qui culmine avec le stade de l’Arahant.
9. Cela nécessitera plusieurs articles pour expliquer ces choses dans le détail. Toutefois, les comprendre sera d’une aide précieuse pour aborder les cycles de paticca samuppāda et aussi avec Satipatthāna/Ānāpana bhāvanā.
Les premières sous-sections de la section du “Dhamma vivant” contient tous les principes fondamentaux qui sont nécessaires pour comprendre cette sous-section. Les articles mentionnés dans #3 and #4 sont particulièrement importants.
Les Assāda sont en relation à la fois avec les āsava et les anusaya, aussi bien qu’avec gati (ou gathi) comme nous les avons mentionnés ci-dessus. Il existe de nombreux articles dans le site au sujet de ces concepts clés, et plusieurs ont été listés dans #4 ci-dessus. On pourrait utiliser le bouton “Search” en haut à droite afin de localiser les articles pertinents.
Ci-dessous nous discuterons au sujet de plusieurs exemples de assāda, ādīnava et nissarana avec des mots simples.
10. Il existe de nombreuses choses que nous connaissons et qui procurent une gratification immédiate, mais qui sont nuisibles sur le long terme. Un bon exemple est la tabagie. Un fumeur éprouve du plaisir en fumant. En outre, il/elle veut que l’expérience se répète encore et encore, et c’est assāda. Mais il a été prouvé sans l’ombre d’un doute que le fait de fumer sur le long terme cause de nombreux problèmes de santé incluant des cancers.
Bien que la tabagie ait décliné au fil des ans, il y a encore beaucoup de personnes qui fument. J’avais un ami plus âgé que moi qui fumait abondamment; je lui demandai pourquoi il persistait à le faire alors qu’il en connaissait les mauvaises conséquences. Il dit que cette habitude avait été enracinée et qu’il était difficile de la briser. Ceci arriva il y a de nombreuses années et il mourut à cause de cette mauvaise habitude. Les dernières années de sa vie furent passées dans des hôpitaux, avec des parties de ses poumons extraites morceau après morceau et finalement il était sous oxygène la plupart du temps.
Bien sûr il abandonna la tabagie alors qu’il était sur le point de se faire hospitaliser. A ce moment il vit clairement le “ādīnava” (quand il en expérimenta réellement les mauvaises conséquences), il était trop tard. Le mal avait été fait.
11. Toutefois, ses enfants virent clairement ce qu’il traversa, et comprirent que la tabagie pouvait procurer des plaisirs temporaires (assāda), mais qu’elle est vouée à de mauvaises conséquences (ādīnava). Ainsi ils évitèrent de fumer (nissarana).
C’est le point crucial dont nous prouverons la validité pour N’IMPORTE QUEL plaisir sensoriel au final. Mais soyez sans inquiétudes; il ne nous est pas demandé (et nous ne le pouvons pas de façon effective) de tout abandonner sans compréhension. En fait un tel “abandon” forcé ne conduira qu’à plus de stress. Nos esprits éviteront automatiquement de plus en plus de “mauvaises choses” tandis que nous continuons à étudier le Dhamma.
Il existe plusieurs autres exemples de “assāda, ādīnava, nissarana“ relativement faciles à voir, même avant que nous accédions à une analyse approfondie dans le prochain article.
Le désir impérieux de nourritures savoureuses en est un autre exemple très clair. La plupart d’entre nous ne pouvons “voir” les mauvaises conséquences de s’adonner à la gloutonnerie et en tant que conséquence nous assistons à un problème d’obésité dans la plupart des pays. Toute ceci se solde par de nombreux problèmes de santé pour chaque personne qui en souffre, et aussi cela conduit à des coûts accrus de soins médicaux pour tous. Pourtant de nombreuses personnes commencent à voir la vérité de “assāda, ādīnava, nissarana” liés à la surconsommation de nourriture.
La beuverie, l’usage de drogues, l’association avec de mauvais amis, sont des exemples supplémentaires relativement “faciles à observer”.
12. Toutefois, nous pouvons systématiquement comprendre les “causes racines” de TOUS ces problèmes en utilisant les directives fournies par le Bouddha. Un fois que nous comprenons les causes racines réelles, au moins quelques uns d’entre nous peuvent y réfléchir et éviter non seulement de tels “problèmes mondains”, mais commencer à percevoir des bénéfices sur le long terme: C’est la même ligne de raisonnement qui finalement conduit aux quatre stades de Nibbāna.
Ainsi bien que le Buddha Dhamma se focalise sur “l’élimination de la souffrance à long terme”, il peut aussi nous aider à réduire les “souffrances à court terme”.
Un exemple clair de tout ceci, on peut toujours examiner la santé des moines bouddhistes. En moyenne ils sont en bien meilleure santé que les “maîtres de maison” dans n’importe quel pays bouddhiste. Ils ne fument pas et ils ne mangent pas plus que nécessaire.
Et on peut constater de façon claire leur “cœur joyeux” et le calme de leurs esprits bien qu’ils n’aient que peu de possessions et qu’ils ne recherchent pas de gratification dans de nombreux plaisirs sensuels auxquels d’autres accordent tant de valeur.
13. Ce dernier point mérite que l’on s’y attarde un peu plus. Si quelqu’un y pense suffisamment profondément, il/elle peut voir que même des “plaisirs sensoriels” commun ne sont pas tellement différents du plaisir que l’on ressent en inhalant une drogue. Ils provoquent une“explosion de plaisir” hautement jouissive, mais ils conduisent inévitablement à de mauvais résultats même à court terme. On a une gueule de bois avec un violent mal de tête en raison d’une beuverie, et dans le cas de surconsommation de nourriture on peut ressentir une sensation de “malaise” sur le champ.
Nous recherchons de tels plaisirs sensoriels parce que nous ne réalisons pas la valeur inhérente au simple fait d’expérimenter un mental paisible et calme. On ne comprend pas la valeur d’un “esprit neutre” (qui est appelé upekkhā), à moins de l’expérimenter. C’est comme se débarrasser d’un mal de tête dont l’on souffrait depuis longtemps. Nous ne réalisons pas le “stress incessant” qui est en nous, jusqu’au moment où nous le réduisons.
Nos esprits sont constamment sous l’influence de plaisirs sensoriels générateurs de stress. C’est ce que nous avons fait aussi lors de renaissances antérieures innombrables. C’est pourquoi il est difficile d’en reconnaître les conséquences négatives.
14. Dans le Sambhōdhi Vagga de l’Anguttara Nikāya, il existe plusieurs sutta sur assāda, ādīnava, nissarana. Le “Pubbeva Sambodha Sutta (AN 3. 103)” contient une déclaration succincte sur ce qu’ils sont:
“..ko nu kho loke assādo, ko ādīnavo, kiṃ nissaraṇan’ti? Tassa mayhaṃ, bhikkhave, etadahosi: ‘yaṃ kho lokam paṭicca uppajjati sukhaṃ sōmanassaṃ, ayaṃ loke assādo. Yaṃ loko anicco dukkho vipariṇāmadhammo, ayaṃ loke ādīnavo. Yo loke chandarāgavinayo chandarāgappahānaṃ, idaṃ loke nissaraṇan’ti..”.
Traduit: “..Que sont assāda, ādīnava, et nissarana dans ce monde? Si l’on s’attache (paticca) à sukha/sōmanassa qui est assāda, cela donne lieu aux dhamma (qui sont les semences d’une souffrance future, parce que ce sont véritablement des “semences de kamma”) ayant la nature de anicca, dukkha, et viparināma, et cela s’appelle ādīnava. L’apparition de tels dhamma peut être arrêtée en réprimant le tendance de s’adonner aux plaisirs des sens (chandarāgavinayo), et ainsi se débarrasser de l’envie impérieuse de plaisirs sensoriels (chandarāgappahānaṃ)..”.
Nous devrions noter que sukha est “le plaisir corporel” et sōmanassa est “le plaisir mental”. Nous discuterons ce verset très condensé dans les articles suivants.
Dans ce sutta le Bouddha dit qu’il était incapable de réaliser la Bouddhéité jusqu’à ce qu’il réalise le besoin de contempler les dangers liés aux attachements sensuels, et de travailler diligemment afin de se débarrasser de telles envies impérieuses à l’égard des plaisirs sensoriels.
Il est important de noter que les dhammā sont réellement des semences de kamma qui conduisent à de futurs vipāka.
12. Il existe de nombreux autres sutta qui discutent au sujet de ces trois concepts clés. En particulier“ Assada Sutta (AN 6 -112) est à garder à l’esprit car il lie assāda ditthi à anicca saññā:
““Tayome, bhikkhave, dhammā. Katame tayo? Assādadiṭṭhi, attānudiṭṭhi, micchādiṭṭhi. Ime kho, bhikkhave, tayo dhammā. Imesaṃ kho, bhikkhave, tiṇṇaṃ dhammānaṃ pahānāya tayo dhammā bhāvetabbā. Katame tayo? Assādadiṭṭhiyā pahānāya aniccasaññābhāvetabbā, attānudiṭṭhiyā pahānāya anattasaññā bhāvetabbā, micchādiṭṭhiyā pahānāya sammādiṭṭhi bhāvetabbā. Imesaṃ kho, bhikkhave, tiṇṇaṃ dhammānaṃ pahānāya ime tayo dhammā bhāvetabbā”ti“.
La contemplation de anicca saññā conduit à la suppression de assāda ditthi.
C’est en raison du fait que les plaisirs nés des sens (assāda) sont basés sur la perception erronée de nicca saññā, i.e., que ces expériences sensorielles sont réelles et fructueuses.
#20 - Deux versions des 37 Facteurs de l’Éveil
1. Dans l’article précédent, nous avons discuté au sujet du fait qu’il existe deux versions des 37 Facteurs de l’Éveil au même titre que deux versions du sentier octuple. Ici nous continuons cette discussion.
2. Au travers de ce site Web, j’ai essayé de déterminer qu’il existe trois grandes catégories par lesquelles les êtres humains peuvent être classifiés:
Ceux qui ont au moins une ou plus parmi les dix types de micca ditthi .
Ceux qui ont été exposés à quelque forme du Buddha Dhamma, qui ont éliminé les micca ditthi et qui par là même ont développé la version mondaine (lokiya) de samma ditthi.
Puis il y a ceux qui ont cultivé un Samma Ditthi transcendantal (lokottara), i.e., ils comprennent vraiment la vraie nature des 31 royaumes (anicca, dukkha, anatta), i.e., où la souffrance gît cachée derrière ce que nous percevons comme étant des plaisirs.
3. Quand on est exposé au Buddha Dhamma, on peut comprendre le besoin d’une vision élargie du monde des 31 royaumes, et que les êtres sont nés dans ces royaumes en raison de leurs actions (kamma). Ceci nous permet de nous débarrasser des micca ditthi . Quand nous nous débarrassons des micca ditthi, nous cultivons alors une samma ditthi mondaine. Nous savons qu’afin d’éviter des naissances futures dans les apaya (les quatre mondes inférieurs) nous avons besoin d’éviter les actes immoraux (akusala kamma) et de cultiver les actes moraux.
Avec une samma ditthi mondaine on s’efforce d’accumuler des kusala en accomplissant des punna kriya ou de bonnes actions; ceci conduit à l’obtention de äyusa (une longue vie), vanna (la santé) , sukha (bonheur mondain), bala (la prospérité) et pannä (la sagesse) dans des vies futures. Ceci nous permettra de comprendre le Tilakkhana dans des vies futures, si l’on échoue à le faire dans cette vie. Normalement, ceux qui sont nés avec tihetuka patisandhi aura ces qualités dans cette vie. Je discuterai à ce sujet dans un article futur.
4. Maintenant parlons spécifiquement des 37 Facteurs mondains de l’Éveil, qui sont en corrélation avec la samma ditthi mondaine. Ils sont sans ordre spécifique parce qu’ils sont tous en interrelation les uns avec les autres. Mais par commodité, nous pourrions utiliser le guide suivant:
Quand nous savons ce qui est correct (moral ou kusala) et ce qui ne l’est pas (immoral ou akusala), il existe quatre choses évidentes à faire. Elles sont appelées satara Sammappadhäna, terme qui est conventionnellement traduit par les Quatre Efforts Suprêmes. On s’exerce à:
empêcher d’apparaître les qualités immorales qui ne sont pas encore apparues
abandonner les qualités immorales qui sont apparues
maintenir et cultiver les qualités morales qui sont apparues
cultiver les qualités morales qui ne sont pas encore apparues
A propos, ils sont en relation intime avec viriya dans quelques autres catégories des 37 facteurs: Satara Iddhipada, Panca Indriya, Panca Bala, Saptha Bojjanga, et le Noble Sentier Octuple.
5. D’un certain point de vue, nous pourrions faire beaucoup de progrès (qu’ils soient mondains ou lokottara) en nous focalisant sur les Satara Sammappadhäna. Le mot sammappadhana vient de “san” + “ma” + “padhäna“. Nous avons précédemment discuté au sujet de “samma” ou “san” + “ma” signifiant se débarrasser des souillures. En Pali ou en Cinghalais, “padhäna” ou “pradhäna” signifie dominant ou dirigeant. Satara bien sûr signifie quatre.
Par conséquent, Satara Sammappadhäna signifie les quatre méthodes clés pour se débarrasser des souillures, i.e., pour purifier le mental.
Si nous pouvons prendre l’habitude de suivre les quatre directives indiquées dans #4, alors nous purifierons nos esprits avec le temps.
6. Satara Satipatthana (Les Quatre Fondements de l’Attention en Pleine Conscience) nous aident à remplir les quatre tâches indiquées dans #4 en étant vigilants. Ces dernières sont discutées en détails dans plusieurs passages du “Maha Satipatthana Sutta“.
Essentiellement, on reste vigilant au fait de ne pas commettre d’actes immoraux avec le corps (kayanupassana), et on devient un être bon du fait de ne pas réagir automatiquement aux sensations (vedananupassana) ou aux pensées (cittanupassana), et quand on a un doute au sujet de la pertinence d’une action donnée que l’on est sur le point de commettre, on la compare avec ce qui est pris en considération dans le Dhamma (dhammanupassana).
Nous n’avons pas encore discuté au sujet de la question du dhammanupassana traitée dans le Maha Satipattana Sutta, et nous pourrions la pénétrer en grande profondeur. Mais nous pouvons avoir une simple idée ce que “dhamma” signifie: Dhamma est ce que nous portons en nous-mêmes. Si nous nous engageons dans des activités qui conduisent à une grande souffrance chez autrui (disons un viol ou un meurtre), alors nous avons accumulé un “mauvais Dhamma” qui produira des résultats correspondants (paticca samuppada) dans des vies futures dans les quatre mondes inférieurs. Pareillement, si l’on agit avec gentillesse on développe un Dhamma approprié pour renaître en tant qu’être humain ou encore dans des mondes supérieurs.
Ainsi nous devrions penser aux conséquences des mauvaises actions que nous sommes sur le point de commettre et éviter de telles actions; d’un autre point de vue nous pouvons être joyeux au sujet d’une bonne action que nous sommes sur le point de commettre ou que nous avons déjà commise, et acquérir beaucoup de mérites qui nous conduiront à ayusa, vanna , sukha, bala et panna tel que nous en avons discuté dans #3 ci-dessus.
7. Puis il y a les Satara Iddhipada ou les Quatre Fondements de Pouvoir Mental; référez-vous à “The Four Bases of Mental Power (Satara Iddhipada)“. Quand quelqu’un a un but ferme, il développe chanda (un goût prononcé pour lui), citta (il y pense constamment), viriya (il s’efforce à l’atteindre), et vimansa (il découvre toutes les informations pertinentes à son sujet).
Cela complète les “trois ensembles de quatre” dans les 37 Facteurs de l’Éveil. Puis il y a “deux ensembles de cinq”.
8. Les Panca Indriya (Les Cinq Facultés Mentales) sont: saddha (la foi basée sur la connaissance), viriya(l’effort), sati (l’attention en pleine conscience), samadhi (apaisement de l’esprit), et panna (la sagesse).
Ces cinq facteurs nous aident à avancer sur le sentier du Dhamma. C’est comme un véhicule avec deux ensembles de roues et un conducteur: Sati est devant et peut être comparé au conducteur; saddha et panna sont les deux roues avant, et viriya et samadhi sont semblables aux deux roues arrière.
Ces cinq choses doivent être cultivées ensemble, en particulier ces ensembles ont besoin d’être en équilibre les uns vis à vis des autres: on ne peut avancer sur le sentier avec saddha sans panna, ou juste avec un simple effort (viriya) sans ressentir ses bénéfices dans le samadhi.
9. Quand les Panca Indriya sont cultivés, ils se développent et deviennent des Panca Bala ou les Cinq Pouvoirs.
Ces “deux ensembles de cinq” sont discutés en détails dans “Panca Indriya and Panca Bala – Five Faculties and Five Powers“.
10. Puis, il y a les Saptha Bojjanga ou les Sept Facteurs de l’Éveil.
Ces sept facteurs sont : dhammavicaya (qui est en liens étroits avec vimansa et panna), viriya (l’effort), piti (la joie), passaddhi(la tranquillité), samadhi (la concentration sur un point unique), et upekkha (l’équanimité).
Ici aussi, sati devrait être aux avants-postes et les six autres sont idéalement cultivés sous deux ensembles; référez-vous à “11. Magga Phala and Ariya Jhanas via Cultivation of Saptha Bojjanga”. Dans cet article, les Saptha Bojjanga sont ceux du Sentier lokottara, mais comme je l’ai mentionné précédemment, les procédures sont les mêmes avec des significations plus profondes.
11. Finalement, il y a le Ariya Attangika Magga ou Noble Sentier Octuple.
Bien sûr cela a été discuté dans de nombreux articles du site. On pourrait entrer dans le “Noble Sentier Octuple” sur la Boîte de Recherche en haut à droite et obtenir une liste d’articles pertinents.
Un tableau dans l’article “37 Factors of Enlightenment” montre combien de facteurs de catégories différentes se chevauchent.
Par conséquent, il n’est pas nécessaire d’essayer de cultiver tous les facteurs en même temps. Il est bien mieux de se concentrer sur une catégorie: Satara Samppadhana ou Satara Satipatthana sont les plus communs. Quand on progresse plus en avant dans le Sentier, on devrait cultiver Saptha Bojjanga. Bien sûr, le Noble Sentier Octuple comprend tous ces aspects.
12. Le fait de cultiver une samma ditthi mondaine en même temps que la contemplation de “Anicca, Dukkha, Anatta” nous conduit progressivement vers une samma ditthi transcendantale (lokottara).
Puis on commutera progressivement vers les 37 Facteurs de l’Éveil lokottara. Tel un train commutant sans à-coups sur les rails au niveau d’un commutateur, on se mouvera sur les rails lokottara à un moment donné; cela se produit dans un citta vithi et on pourrait ne même pas en être conscient pour quelques temps. Il n’est pas nécessaire de s’inquiéter au sujet du facteur qui doit être suivi. Tandis que l’on s’imprègne des significations de anicca, dukkha, anatta, on va commencer à voir les aspects plus profonds des 37 Facteurs de l’Éveil.
13. En fait, on commencera véritablement à comprendre les Quatre Nobles Vérités en commençant par ce point précis. On commence vraiment à saisir le sens de la Première Noble Vérité (Dukkha Sacca), seulement quand on comprend anicca, dukkha, anatta.
A nouveau, c’est la raison pour laquelle les trois premières Nobles Vérités ne sont pas non plus indiquées dans les 37 Facteurs de L’Éveil. Dans l’article précédent nous discutions au sujet de la raison pour laquelle les Tilakkhana n’y sont pas inclus; référez-vous à « Why are Tilakkhana not Included in 37 Factors of Enlightenment? ».
La Compréhension de anicca, dukkha, anatta, jusqu’à un certain point du moins, au stade du Sotapanna nous aide à saisir la signification de la première Noble Vérité, i.e., que ce monde est rempli de souffrance et que cette dernière peut être vaincue.
La version lokottara des 37 Facteurs de l’Eveil — qui décrit les voies conduisant à Nibbana ou l’Eveil — requiert avant toute chose la compréhension du Tilakkhana et des trois premières Nobles Vérités.
Même avant de saisir le sens de anicca, dukkha, anatta, on peut clairement voir les dangers d’un esprit souillé, et être motivé pour suivre le Sentier mondain avec une samma ditthi mondaine.
14. Par conséquent, il est meilleur de ne pas penser beaucoup à quelle version des 37 Facteurs de l’Éveil nous suivons.
La clé réside dans le fait de purifier progressivement notre esprit: “ragakkhayo Nibbanam, dosakkhayo Nibbanam, Mohakkhayo Nibbanam“, i.e., Nibbana ou Niveema ou “le refroidissement” est réalisé en se débarrassant de l’avidité, la haine, et l’ignorance étape par étape. Le comportement moral nous aide pour les deux premiers, et lire et écouter le Dhamma nous aide pour le troisième.
Consciemment ou non, on développera avec le temps dans leur totalité les 37 facteurs.
Cela se produit même avec le Sentier mondain, mais cela s’accélère quand nous commutons sur le Sentier lokottara.
La section « Bhavana (Méditation) » pourrait être utile afin de suivre un sentier de manière systématique. Mais il est essentiel de lire des articles différents sur des sujets divers, en commençant par la section « Moral Living and Foundation »Moral. Il pourrait être plus difficile de saisir des sujets plus profonds, disons “Anicca, Dukkha, Anatta“, sans saisir les principes de base.
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