Centre Bouddhique International

le Bourget - France

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Qu’est-ce que le Buddha Dhamma ? 

 

Par

Bhanté Parawahera Chandaratana – Centre Bouddhique International du Bourget

 

 

                    Le Buddha Dhamma diffère grandement des autres traditions religieuses ou spirituelles de l’humanité. Pour comprendre la nature du Dhamma il faut bien comprendre la différence entre le Dhamma et les religions.

 

Le Bouddha nous enseigne qu’il a compris le Dhamma en que, fort de cette compréhension, il prodigue des enseignements (Buddho so bhagava bodhaya dhammam deseti). C’est pourquoi nous ne donnons pas d’autres définitions et nous nous contentons du terme Dhamma. Si nous analysons la signification du mot Dhamma, nous pouvons le considérer comme la vérité, la réalité ou encore la nature qui existe.
Si nous parlons de la nature, qu’est-ce que nous entendons par ce terme ? C’est ce qui existe en termes d’existence phénoménale dans ce monde. C’est un terme à portée universelle qui est accepté partout dans le monde. Nous ne pouvons nier l’existence de la nature, personne dans ce monde ne peut remettre en question une telle chose. La nature est sans conteste la réalité de ce monde et la vérité est aussi un terme adéquat. Un Bouddha apparaît dans ce monde pour nous enseigner cette vérité.

 

Pour comprendre le Buddha Dhamma et les autres traditions religieuses ou spirituelles, il faut d’abord comprendre ce que l’on entend communément par religion. Dans une religion théiste, il y a un être surnaturel appelé Dieu ou sous toute autre appellation, qui est le créateur de cet univers. Les adeptes de religions comme le Christianisme, l’Islam ou encore le Judaïsme croient en une révélation divine faite par un Dieu créateur auprès de messagers ou prophètes ou encore un messie comme le croient les Chrétiens à propos de Jésus-Christ, les Juifs qui attendent l’arrivée du Messie ou encore les Musulmans chiites qui espèrent l’avènement du « Mahdi ». 

 

Selon eux, c’est Dieu qui a créé les humains, les animaux, les arbres, les planètes, les étoiles, les galaxies, etc. C’est pour cette raison que parmi les êtres vivants qui peuplent la terre, les êtres humains doués d’intelligence croient que la foi permet d’atteindre le salut. Il faut selon eux croire en Dieu et l’adorer. Dans les religions abrahamiques on encourage rarement les adeptes à poser des questions trop métaphysiques ou encore à douter de l’existence de Dieu. Pour nous, Bouddhistes, tout ceci n’est que vu de l’esprit et le Bouddha ne s’est jamais référé à un Dieu quelconque dans sa prédication qui a duré quarante-cinq ans après son éveil.

 

Si le Bouddhisme était une religion, Bouddha devrait être considéré comme un messager de Dieu. Mais il n’en est pas un. Il naquit comme un homme, vécut comme un homme et trépassa comme un homme, mais concernant son éveil spirituel et son omniscience, il était un homme extraordinaire à la sagesse incomparable qui avait cultivé les dasa parami, les dix perfections au cours de toutes ses vies antérieures avant de naître comme le Prince Gautama Siddhartha. Il a développé sa sagesse et a compris la réalité de ce monde et celle du Nibbana, la cessation définitive de la souffrance.

 

Pour comprendre le Buddha Dhamma, il faut d’abord comprendre qui était le Bouddha. Je peux vous donner un exemple. À l’époque du Bouddha, il y avait un Brahmane appelé Drona. Un jour, alors qu’il se promenait, il vit d’étranges traces de pieds sur la terre. En suivant ces traces, il partit à la recherche de la personne à qui appartenaient ces traces si étranges. Puis, à la fin, il aperçut quelqu’un en méditation au pied d’un arbre. En voyant son visage reflétant une paix profonde et une grande sérénité, il s’approcha et demanda au méditant qui il était.
Il lui posa plusieurs questions comme :

 

« Êtes-vous un dieu ? »
Bouddha répondit : « Non, je ne suis pas un dieu. »
« Êtes-vous un Brahma ? »
« Non, je ne suis pas un Brahma. »
« Êtes-vous un Yakka (démon)? »
« Non, je ne suis pas un Yakka. »
« Êtes-vous un Gandhabba (un musicien céleste) ? »
« Non, je ne suis pas un Gandhabba. »
« Êtes-vous un être humain ? »
« Non je ne suis pas un être humain. »
« Alors qui êtes-vous ? »

 

Bouddha lui donna un exemple en évoquant un lotus au milieu d’un étang rempli de boue, qui sort sans être mouillé par l’eau et se déploie magnifiquement sans toucher l’eau. Tel est un Bouddha libéré de la boue des souillures (kilesa) du mental. Il lui dit également qu’hormis lui qui est un Bouddha parfaitement réalisé, les Brahma, les Yakka, les Deva, les Mara, etc. sont tous affectés par Râga (le lucre ou encore « Lobha », l’avidité), Dosa (la colère ou malveillance) et Moha (l’illusion).

 

Il lui dit qu’il avait éliminé toutes les souillures en lien avec Raga, Dosa et Moha. En éradiquant les souillures, le Bouddha avait réalisé la vérité ultime et la perfection spirituelle incomparable dans les dix-mille systèmes d’univers. Il lui dit donc que bien qu’il était un être humain, il était un homme extraordinaire. Avec toutes ces explications, on peut comprendre ce qu’est l’enseignement du Bouddha, et en quoi le concept de Nibbana, la cessation de la souffrance ou élément éteint, appelé « Dhamma-dhatu », diffère de la croyance qu’ont les religions théistes en un paradis éternel et en une âme immortelle qui va rencontrer un Dieu éternel et tout-puissant dans ce paradis.

 

Avec toutes ces explications, nous comprenons bien que Bouddha n’était pas un Dieu, mais un être humain extraordinaire.
Si Bouddha était un être humain, alors qu’est-ce que le Buddha Dhamma ?
C’est le cheminement d’un homme qui a réalisé la libération sans Dieu, ni maître, ni entité transcendante extérieure, mais par ses propres moyens et son mental. Le Buddha Dhamma n’est pas la création du Bouddha, mais la compréhension éveillée de la nature de ce monde et du Nibbana. Le Bouddha est un guide spirituel qui a découvert cette vérité, ni plus ni moins. Le Dhamma n’est pas son enseignement, mais l’enseignement de la réalité qu’il n’a fait que découvrir. Qu’un Bouddha soit présent dans ce monde ou non, cette vérité ne cesse jamais d’exister.

 

Les êtres humains ordinaires ne comprennent pas cette vérité et ils vont çà et là vénérer toutes sortes de choses, des arbres, des esprits de la nature, des montagnes, des dieux, etc.
Un Bouddha enseigne au monde ordinaire cette vérité qu’il a découverte et qu'il nous enseigne, mais c’est à nous de faire un travail sur nous-mêmes afin de réaliser cette vérité comme il le fit lui-même.

 

Même à l’époque du Bouddha Gotama, il fallait à ses disciples la ferme détermination de méditer ses enseignements afin de se libérer de la souffrance. Le Bouddha n’est pas l’équivalent d’un sauveur comme par exemple Jésus-Christ pour les Chrétiens. Le Bouddha a connu son Mahaparinibbana il y a environ 2600 ans. Pourtant son enseignement vit encore, mais, hélas, il existe au sein de son institution monastique actuelle, des Bhikkhu (moines) au mauvais comportement et des laïcs qui ne se conduisent pas mieux. Ces derniers ne comprennent pas bien l’enseignement et ne font ainsi que se nuire à eux-mêmes. Ils demeurent dans de profondes ténèbres malgré la lumière de l’Enseignement toujours vivant.
Le Dhamma n’est pas opposé à la nature du monde. Quand l’on compare le monde et le Dhamma, ils sont en adéquation et en harmonie l’un avec l’autre. Le Dhamma ne s’opposera jamais à la réalité du monde. Il n’existe point de dualité entre ceux qui suivent la voie du Dhamma et les êtres adonnés uniquement aux ambitions mondaines. La naissance, le déclin, la maladie, la mort et tous les instants qui passent, les souffrances diverses, tout cela ne saurait être rejeté en bloc au nom du Dhamma. Ce Dhamma ne se fonde pas sur des croyances ou sur la foi. Il doit être compris par l’introspection intuitive et les efforts personnels, chacun pour lui-même. Dans le monde actuel et dans les sciences, il est question de ne considérer que les aspects tangibles et perceptibles des phénomènes matériels par nos cinq sens. L’enseignement du Dhamma du Bouddha va bien au-delà de ces considérations mondaines. Il aspire à la réalisation de la vérité ultime qui est au-delà de ce qu’observent les sciences séculières. L’enseignement du Bouddha, comparé aux sciences modernes, est semblable au niveau de compréhension d’un adulte par rapport à celui d’un enfant. Les souillures (impuretés)  qui apparaissent dans les pensées, telles que raga (lucre), dosa (haine), moha (illusion) dans tout cela le monde moderne habituellement ne reconnaît pas le caractère de souillures de ces phénomènes mentaux. La science moderne de manière récurrente ne prône pas la voie de la spiritualité. C’est pour cela que nous pouvons dire que pour expliquer de façon satisfaisante la réalité de ce monde, le Dhamma est la seule voie authentique.

 

Selon l’enseignement du Bouddha le monde est quelque chose qui obéit à des modes cycliques d’apparitions et de disparitions, de manière circulaire. D’après cet enseignement tous les phénomènes sont impermanents. À une autre occasion, le Bouddha a déclaré que les cinq agrégats d’appropriation appelés pancakkandha sont le moteur du monde dans lequel apparaissent la réalité de ce monde, son origine et sa cessation. Les êtres humains et aussi les autres êtres participent de cette nature du monde, c’est-à-dire la naissance, le déclin, la maladie et la mort et toutes les souffrances correspondantes. Le Bouddha nous enseigne un sentier pour nous libérer de ces souffrances en expliquant tous les phénomènes mondains et l’insatisfaction qui les caractérise. Le Dhamma nous montre que rien n’est permanent dans ce monde et que la croyance en un soi permanent appelé Atman est une idée fausse génératrice de tous les conflits entre individus, famille et nations par les guerres fratricides. Le Bouddha a rejeté à la fois le point de vue des éternalistes (sassatavadi) et celui des nihilistes (ucchedavadi), car il considérait que seule la voie du milieu permettait de réaliser la libération du Samsara. À cause de cette roue de la vie et des renaissances, nous traversons les phases de naissances et de morts continuellement. Les êtres habités de sagesse et compréhension peuvent comprendre ce processus et se libérer du Samsara.

 

Nous devons aussi comprendre qu’en tant qu’êtres humains, nous bénéficions d’une occasion en or pour réaliser la libération. Celui qui veut réaliser un des états des trois Bouddhas, c’est-à-dire Sammasambuddha (Bouddha pleinement éveillé sans aide extérieure), ou Pacceka Bouddha (Bouddha solitaire) ou encore d’Arahant (digne libéré des souillures), doit comprendre qu’il y a un grand travail à faire sur lui-même. Toutefois, il n’est pas obligatoire de devenir moine pour réaliser l’état d’Arahant. Ceci dit, si un upasaka ou une upasika (homme ou femme laïque) qui réalise l’état d’Anagami n’a plus aucun désir de demeurer laïc, il ou elle va forcément devenir moine ou nonne. Le Buddha Sasana (l’enseignement du Bouddha) reconnaît quatre catégories de pratiquants du Dhamma : Bhikkhu (moines), Bhikkhuni (moniales), Upasaka (homme laïque), Upasika (femme laïque). Chaque être de cette catégorie, s’il suit l’enseignement de manière correcte et rigoureuse, peut réaliser la vérité ultime sans aucune discrimination.

 

Bouddha nous enseigne aussi une chose très importante qui est « attahi attano nato-kohi nato parosiya »              ( « Seulement soi-même peut être un refuge pour soi-même, vers qui d’autre pourrait-on prendre refuge ? ). Il y a aussi la célèbre exhortation du Bouddha « Tumehi kiccam atappam-akkhataro Tathagato », « Vous devez faire un travail sur vous-mêmes, les Tathagata ne font que montrer le chemin ».
Je pense que vous avez bien compris grâce à ce sermon la signification du  Dhamma. 

 

  

Les bénéfices de Metta bhavana (la méditation sur l’amour bienveillant).

 

Bhante Parawahera Chandaratana – Centre Bouddhique du Bourget

 

Dans notre société, si quelqu’un est compatissant et aimant vis-à-vis de lui-même, il peut faire rayonner  ces sentiments spirituels sur autrui. La méditation sur Metta n’est pas une méditation anodine et ordinaire, car elle a des effets puissants. Elle est très efficace, mais elle ne peut éliminer les kilesa (les souillures ou impuretés du mental). Par la méditation Metta, notre corps est apaisé, il est maintenu en bonne santé et notre mental jouit d’un bon niveau de tranquillité. Ainsi nous pouvons aborder les activités et les problèmes de la vie quotidienne avec un mental fort et avec sérénité. Nos amis, nos proches, nos voisins, etc. reçoivent une bonne énergie grâce à nous et notre Metta bhavana. Metta bhavana contribue à notre bonheur et à celui d’autrui.

 

Tout d’abord, essayons d’analyser ce qu’est Metta. Prenez par exemple l’amour d’une mère pour son enfant. La mère est prête à faire tous les sacrifices du monde pour le bonheur de son enfant. Il nous est bien difficile d’exprimer par des mots ce qu’est l’amour d’une mère pour son enfant. Cet amour sans discrimination est hautement bénéfique dans toutes les sociétés humaines. Si quelqu’un est capable de cultiver une telle pensée     pour autrui, il accomplit alors une grande victoire sur lui-même.

 

On débute cette méditation en se souhaitant à soi-même d’être en paix, heureux, libre et bien-portant, etc., et ensuite on cultive les mêmes bonnes pensées à l’égard de l’époux ou l’épouse, des parents, proches et amis, etc. Cela rayonne ensuite sur les inconnus et tous les êtres de notre ville, nation, terre entière et finalement tout l’univers. Toutefois, il est très difficile de faire rayonner notre amour bienveillant à l’égard de personnes ennemies ou mal intentionnées à notre encontre. Pour parachever le succès dans la méditation Metta, souhaiter le bonheur, la paix, la santé à nos ennemis et à ceux qui nous ont fait du mal par le passé, est d’une importance primordiale. Le Bouddha dans le Dhammapada avait déclaré dans un célèbre verset : « Na hi verena verani-sammantida kudacanam-Avarena ca sammanti-Esa dhammo sanatano. » (« La haine n’est jamais apaisée par la haine. La haine est apaisée par l’absence de haine. Ceci est la loi éternelle. »)  Ainsi si quelqu’un est haineux à votre encontre, le seul remède à cette haine est Metta. L’amour bienveillant devrait être infini et rayonner sur tous les êtres vivants sans exception.

 

Je peux vous donner un exemple. Un moine vivait seul dans la forêt au Sri Lanka et il développa Metta bhavana de manière considérable. Un jour, alors qu’il avait passé une très longue période dans la forêt, il songea à la quitter. Quand il prit cette décision, la nuit suivante il entendit un bruit émis par un être non identifié dont le son faisait penser à un être humain. Alors il demanda à cet être qui il était et pourquoi il criait. Il pensait sérieusement qu’il s’agissait d’un être humain. Cet être répondit : « Vénérable, je pense que vous avez souhaité quitter cette forêt demain et je voudrais savoir si c’est vrai. Le Vénérable répondit : « Oui effectivement j’ai décidé de quitter cette forêt. » Cet être lui révéla qu’il était un être de très basse condition dans cette forêt. « Grâce au pouvoir de Metta que vous avez développé, nous les êtres de niveau inférieur, avons vécu en paix et en toute sécurité. Si vous partez de cette forêt, nous ne vivrons plus dans la paix et les êtres supérieurs à nous nous incommoderont à nouveau ».

 

À la lumière de cette anecdote, nous pouvons apprécier à sa juste valeur la méditation Metta et son pouvoir de rayonnement hautement bénéfique.  Devadatta, un cousin du Bouddha ordonné moine, qui était devenu un ennemi et un rival de ce dernier, utilisa ses pouvoirs magiques afin de manipuler un éléphant qu’il avait enivré au préalable. L’éléphant était supposé attaquer et tuer le Bouddha. Pourtant au moment où l’éléphant était sur le point de se précipiter sur lui, le Bouddha l’a béni d’un geste de la main avec Metta et l’éléphant,  complètement dompté, renonça à le tuer. Par exemple, par l’intuition féminine et l’instinct maternel, il arrive parfois qu’à distance une mère sache que son enfant est malade ou en danger. C’est Metta qui régente son intuition. En langue française, on pourrait appeler cela de la télépathie. Le lien de rayonnement entre le mental d’une mère et celui de son enfant est quelque chose de très fort. C’est pour cela que Metta est quelque chose de très précieux qui nous permet de maîtriser de nombreuses choses.
 
Le Bouddha nous enseigne dans plusieurs Sutta les bénéfices de la méditation Metta. Par exemple, il y a le Karaniya Metta Sutta, le Mettanisamsa Sutta . Il nous y explique comment pratiquer la méditation Metta pour que cette dernière soit bénéfique et efficace. Il énumère les onze réactions propres à cette méditation.
Dans le Mettanisamsa Sutta, le Bouddha déclare : “Moines, la liberté de l’esprit par la méditation sur l’amitié bienveillante, quand elle est pratiquée, développée, considérablement intensifiée, soutenue, établie, maintenue, accrue et correctement conduite, onze avantages sont à espérer. Quels sont-ils ?

 

Sukhaṁ supati,
Il dort avec bonheur : Dans ce monde il y a des personnes qui ont du mal à dormir ou qui sont parfois insomniaques. Quand vous pratiquez la méditation Metta avant de vous endormir, vous avez un sommeil confortable/
sukhaṁ paṭibujjhati,
il se réveille avec bonheur : Dans notre société, certaines personnes se réveillent avec angoisse et crainte vis-à-vis de la journée à passer.
napāpakaṁ supinaṁpassati,
il ne fait pas de mauvais rêves : beaucoup de personnes font des cauchemars, car elle s’en endorment avec des angoisses latentes et des soucis du quotidien qui les tourmentent. Si vous pratiquez correctement la méditation Metta avant de dormir, avec des pensées positives, vous ne ferez pas de cauchemars.
manussānaṁ piyohoti,
il est cher aux êtres humains : Ses semblables et frères humains jouissent de son rayonnement de Metta et ils se réjouissent de sa compagnie.
amanussānaṁ piyohoti ,
il est cher aux êtres non humains : les autres êtres (peta, bhuta, animaux) sont pacifiés par son rayonnement et sont apaisés.
Devatā rakkhanti,
les dieux le protègent : les déités (par exemple les Bhuma Deva : les divinités liées à la terre) sont réjouies
et elles reconnaissent en lui le joyau de l’enseignement du Bouddha. 
nāssaaggi vā visaṁ vā satthaṁ vā kamati,
ni le feu, ni le poison, ni l’épée ne peuvent l’affecter : il est protégé d’une mort prématurée et violente.
tuvataṁ  Cittaṁ samādhiyati,
il peut concentrer son esprit avec rapidité : son esprit est aiguisé avec un samadhi (concentration) pur.
mukhavaṇṇo vippasīdati,
son apparence physique devient claire : Son rayonnement de Metta est lisible sur la clarté lumineuse qui auréole son visage.
asammūḷho kālaṁ karoti,
il meurt non étourdi : il meurt sans confusion mentale ou émotionnelle. Il s’éteint paisiblement et sereinement.
uttariṁ appaṭivijjhanto Brahmalokūpago hoti.
et s’il ne va pas plus loin, il ira (au moins) au monde de Brahma : ceux qui pratiquent bien Metta bhavana peuvent réaliser au moins pathama rupa jhana, le premier jhana avec forme. Ce jhana permet d’atteindre un des trois mondes de Brahma suivants, selon le degré de samadhi propre au jhana : à savoir Brahmaparisajja loka, Brahmapurohita loka et Mahabrahma loka.

 

C’est pour cela quelque soit notre religion ou tradition spirituelle, la pratique de Metta est d’une portée universelle et il n’est pas nécessaire de prendre refuge dans le Dhamma du Bouddha pour réussir sa pratique de Metta. Pour cela un endroit isolé comme une forêt ou une grotte n’est pas indispensable. Dès que vous vous levez le matin, sur votre lit, vous pouvez méditer sur Metta 5 minutes. Au bout de 12 jours, vous avez désormais médité une heure sur Metta. En persévérant, votre méditation arrivera à maturation et elle grandira en efficacité. J’ai connu des personnes qui n’étaient pas forcément de grands méditant, mais qui ont reçu de grands bénéfices par cette pratique et même une personne qui avait gardé ses convictions chrétiennes. 

 

Metta fait partie des quatre états sublimes ou demeures divines appelés catur brahma vihara. Il y a aussi les trois autres états sublimes qui sont karuna (compassion), mudita (joie sympathique) et upekkha (équanimité).

 

L’équanimité est cette faculté du mental que nous pouvons développer et qui permet de rester neutre et impassible sans s’attacher aux expériences sensorielles et mentales plaisantes et sans réagir avec inimitié, colère et haine à l’égard des expériences douloureuses. L’équanimité est une qualité que l’on cultive plutôt dans des traditions comme le Bouddhisme et l’Hindouisme, il n’en est pas vraiment question dans les religions monothéistes abrahamiques.

 

Pour finir il faut bien comprendre que la méditation Metta est par elle-même insuffisante pour mettre un terme au Samsara. Pour cela il faut développer le ariya atthangika magga (le noble chemin octuple) en cultivant le satipatthana (l’établissement de l’attention) et en réalisant les Quatre Nobles Vérités. Ainsi nous ne sommes plus attachés aux cinq agrégats d’appropriation.
Merci d’avoir prêté attention à cet humble message.

 

 

Je vous souhaite à tous de suivre cet enseignement et de réaliser Nibbana, la cessation de la souffrance et du Samsara.

 

Sadhu ! Sadhu ! Sadhu !

 

 

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 Samadhi Bouddha Statue - Anuradhapura - Sri Lanka  IV-Ve Siècle